Mon coin Lecture

A la découverte de la littérature de jeunesse

 
 

Romans pour les lecteurs confirmés

Les romans pour les jeunes lecteurs sont de plus en plus nombreux. Voici donc d'autres romans pour les enfants à partir de 8 ans.


 

Titre

Auteur - Illustrateur

Edition

Age

L'enfant Océan

Jean-Claude Mourlevat

Pocket jeunesse

Dès 10 ans

Ce que j'en pense :

Cette nouvelle page débute par ce roman très particulier construit à partir de témoignages qui rendent compte d'une aventure vécue par 7 frères. En fait c'est l'histoire de Yann, un jeune garçon dont la particuliarité est d'être très petit en taille, d'être très intelligent et malin. Malheureux dans sa famille, il réveille un soir ses six frères, tous jumeaux, et leur explique qu'il faut fuir la demeure familiale. Au coeur de la nuit, ils partent ainsi sans bagage en direction de l'Ouest : ils marchent vers l'océan, guidés par Yann. Le récit est en réalité une succession de témoignages des personnes qu'ils ont croisé, qui les ont aperçu durant leur périple. Ainsi chaque chapitre est le récit de tel ou tel personnage ; et chaque narrateur s'exprime dans son langage plus ou moins familier selon sa personnalité : une assitante sociale, la mère de ces 7 enfants, un chauffeur routier, un écrivain... Chacun met en mots ce dont il a été témoin. Ce récit est, par ailleurs, un conte moderne et, à la fois, une adaptation du conte traditionnel du Petit Poucet. On aura biensûr reconnu la fratrie nombreuse, la présence d'un enfant de petite taille et le parcours à travers une fuite de la maison.

C'est un roman particulièrement riche de par sa structure et les parallèles à établir avec d'autres textes de la littérature de jeunesse. Mais il peut constituer une lecture difficile pour les lecteurs un peu fragiles.

Les premières lignes pour vous donner envie :

"Récit de Nathalie Josse, trente-deux ans, assistante sociale.

"Je suis une des dernières personnes qui ont vu Yann Doutreleau vivant. Enfin, je crois. Il était posé à côté de moi dans la voiture. Je dis bien "posé", pas assis. Ses jambes trop courtes étaient étendues à plat sur le siège et pointaient vers l'avant, raides comme des bâtons, les deux pieds désignant la boîte à gants. La ceinture de sécurité flottait autour de sa poitrine. J'aurais pu le mettre à l'arrière dans le siège-auto mais je n'avais pas osé. On aurait dit une grande poupée. C'était en novembre dernier. Vous vous rappelez cette semaine de pluie qu'on a eue au début du mois ? Ce temps de chien ? Il tombait des cordes et c'est moi qui l'ai ramené chez lui ce matin-là. Je ne l'ai jamais revu depuis.

Mes essuie-glaces sont à peu près aussi efficaces que des baguettes de tambour et je roulais à trente à l'heure, pas plus, sur la départementale. Si j'avais su que c'était la dernière fois, je l'aurais regardé davantage. Trop tard.

Je le revois, calé au fond du siège, buté, à tripoter ses mains, ses drôles de petites mains rouges et rondes, ses mains de bébé. Comment pouvait-on oser habiller un enfant de la sorte, sinon pour l'humilier ? Il semblait sorti d'un autre âge, avec sa veste de costume boutonnée au milieu, son pantalon de toile grise. Des vêtements de grenier. Ma gorge se serre dès que j'y pense.

Je n'avais jamais vu un petit bonhomme de ce genre auparavant. Combien pouvait-il mesurer ? Quatre-vingts centimètres ? Quatre-vingt-dix ? En tout cas il avait à peine la taille d'un enfant de deux ans. Or il en avait dix. Yann était une miniature."

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Titre

Auteur - Illustrateur

Edition

Age

La femme noire qui refusa de se soumettre Rosa Parks

Eric Simmard - Carole Gourrat

Oskar jeunesse

Dès 9 ans

 

Ce que j'en pense :

Ce roman est issu d'une collection proposant des récits fondés sur des évènements historiques. Dans cet exemple, il s'agit de Rosa Parks, la femme noire qui refusa de céder sa place à un blanc. Nous sommes bien dans l'histoire vraie qui se déroule dans la société américaine ségrégationniste. L'histoire est suffisamment connue pour que je ne la résume pas. Mais le roman a ici l'originalité d'être une biographie adaptée aux jeunes lecteurs; mais surtout cette biogaphie n'est pas proposée sous le regard de Rosa Parks. En effet c'est le sourire de cette femme qui est le narrateur de l'histoire. Ainsi le lecteur découvre la vie de cette femme, la société américaine de cette époque, et également ses sentiments rendus plus accessibles par ce narrateur inattendu. Par ailleurs, les illustrations sont très réussies car elles mettent en valeur la réalité de chaque situation. Cependant les couleurs sont douces sans pour autant trahir la réalité.

Enfin, le livre s'achève par un court ensemble documentaire de 6 pages : un apport au niveau du vocabulaire, une double page sur l'histoire de l'esclavage et de la ségrégation aux Etats-Unis et, enfin, une présentation de Rosa Parks et de Martin Luther King. Pour les jeunes lecteurs, cela permet d'avoir une première explication historique qui peut être complétée par d'autres recherches.

Les premières lignes pour vous donner envie :

"Rosa Parks est morte le 24 octobre 2005, à l'âge de 92 ans, mais je suis encore là. Du reste, je serai toujours là. Sur beaucoup de photos où elle apparaît. Souvent aussi dans le regard. Quand on se souviendra d'elle, on se souviendra de moi. Je suis le sourire de Rosa Parks et vais vous relater son histoire.

Rosa est née le 4 février 1913 à Tuskegee, un village de l'Etat d'Alabama, dans le sud des Etats-Unis. Elle criait et pleurait comme tous les bébés. J'attendais sagement que les sourires de son père, de sa mère m'invitent à éclore. Ses lèvres se sont étirées pour la première fois et je me suis élevé du coeur au visage en traversant ses peurs. On ne me prenait pas encore en photo à cette époque-là. Sa mère avait fait des études à la campagne et était devenue enseignante. Son père était charpentier. Mais les expressions de joie de Rosa que avait connues chez ses parents ont bientôt fait place à des nuages de colère. Sa mère et son père ne s'entendaient plus. Tant pis. D'autres sourires viendraient l'accueillir : ceux de ses grands-parents maternels chez qui sa mère s'est réfugiée. Puis celui d'un petit frère né dix mois après elle et prénommé comme son grand-père : Sylvester. Rosa et son frère avaient l'amour des leurs, mais leur famille n'était pas libre... car ils avaient la peau noire."

Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

Titre

Auteur - Illustateur

Edition

Age

Toufdepoil

Claude Gutman - Pef

Pocket jeunesse

Dès 9 ans

Ce que j'en pense :

Et maintenant un roman très réaliste qui raconte l'histoire de Bastien, un jeune garçon qui vit seul avec son père. Il nous fait part de ses ressentis sur la vie quotidienne, de ses sentiments par rapport à sa "Belle-Doche" qu'il n'apprécie guère sans trop savoir pourquoi au départ. Un jour sa mère qui vit dans le sud de la France lui envoie une surprise : il s'agit d'un jeune chiot, plus précisément un briard. Le jeune garçon va très vite s'attacher à ce chien avec qui il joue, à qui il confie ses sentiments... Mais voilà l'arrivée de la "Belle-Doche" va bouleverser l'équilibre et changer ses habitudes. La narration est très agréable et très simple pour une histoire dans laquelle de nombreux enfants se retrouvent certainement.

Toujours en lien avec la réalité, Claude Gutman a également publié La rentrée, roman qui s'adresse aux lecteurs plus jeunes et que vous présente Mon Coin Lecture. Pour le décourvrir, il suffit de cliquer.

Les premières lignes pour vous donner envie :

"Avec  Papa, je m'entendais plutôt bien. C'était mon père, j'étais son fils. J'étais son Sébastien et il m'appelait Bastien pour raccourcir. Ca me plaisait les raccourcis. On s'aimait bien même si parfois on se disputait. C'était plutôt lui qui me disputait. Il m'engueulait même. Il disait d'une très grosse voix, en devenant tout rouge, que je n'étais pas soigneux, que je ne pliais pas mes affaires au pied de mon lit tous les soirs avant de me coucher. Que je laissais la lumière allumer dans ma chambre quand je n'y étais pas. Que je pourrais quand même me laver les dents plus souvent et me brosser les cheveux avant de partir à l'école. Il disait aussi que je ne travaillais pas mal mais que ça pourrait être encore mieux et que la table de "huit", si on ne l'apprend pas par coeur, elle ne tombe pas du ciel. Papa disait que des "que". Que ci, que ça...

Autrement, on s'amusait bien. Pas beaucoup, mais bien. Parce qu'il travaillait chez un patron qui le retenait tard. Quand il rentrait, je dormais déjà. C'était ce qu'il croyait. Il rentrait dans ma chambre. Il m'embrassait avec sa joue qui pique. Il passait son doigt sur mon nez et il s'en allait sans faire de bruit. Mais je ne dormais pas. Tous les soirs, je faisais semblant."

Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6



Créer un site
Créer un site