Ce que j'en pense :

Sephy et Callum sont amis depuis l'enfance : très attachés l'un à l'autre, ils arrivent à l'adolescence et découvrent de plus en plus fortement leurs différences. Sephy habite dans la partie du monde où tout est autorisé, où l'argent coule à flot, mais également où tout est, semble-t-il, plus superficiel. Callum, quant à lui, vit de l'autre côté de la société où on ne prend pas le bus comme on veut, où l'on compte ses sous avant toute dépense, et finalement, où la vie est beaucoup plus dure. Mais surtout Séphy est issue d'une famille noire dans la société prédominante : elle appartient aux Primas. Callum, lui, est né dans une famille blanche dans la société soumise : il est nihil.
Malgré leurs différences, contre les préjugés d'une société ségrégationniste et contre les interdits sociaux, leur amitié est toujours plus forte. Leurs familles se déchirent : que ce soit par trop de non-dits, par trop de difficultés financières pour survivre ou encore par trop d'absence. A cela, se mêle la Milice de Libération qui prône l'égalité des droits entre Nihils et Primas et qui défend ses idées par des attentats ou des enlèvements de personnalités.

Ces 4 tomes sont vraiment à mettre entre toutes les mains ! En effet, si le lecteur suit la vie compliquée et en même temps passionnante de personnages torturés par leurs sentiments, par la société et toutes ses ramifications, chaque tome propose une vision différente tout en poursuivant la narration. Ainsi le 1er tome nous permet de découvrir les personnages mentionnés ci-dessus. Le 2ème La couleur de la haine a pour objet la reconstruction d'une personne après un traumatisme fort. Le choix d'aimer est consacré à Calli, à son adolescence douloureuse car marquée par les évènements qui ont eu lieu avant sa naissance. Enfin, Le retour de l'aube, suite directe du tome précédent, est écrit sous le regard de Tobey, l'ami d'enfance de Callie. Celui-ci découvre un monde sans pitié où règne la loi des dealers de drogue et autres trafics mafieux.

Avec cet ultime tome, Malorie Blackman boucle une série dont chaque tome est spécifique et en même temps étroitement lié aux précédents. Chaque personnage principal est tour à tour narrateur de sa propre histoire. Cela permet au lecteur de mieux s'identifier à chacun, de mieux connaître les sentiments et les objectifs de personnages.

 Petit plus : le premier tome, Entre chiens et loups, a reçu le prix des Incorruptibles en 2007 pour les niveaux 3ème et 2nde. Alors n'hésitez plus et lisez !

Les premières lignes pour vous donner envie :

"Meggie McGrégor s'essuyait les yeux.
- Ah vraiment, Madame Hadley, votre sens de l'humour me tuera !
Jasmine Hadley s'autorisa un gloussement. Elle riait rarement.
- Meggie, je suis si contente que nous nous entendions, vous et moi.
Le sourire de Meggie McGrégor perdit de sa vivacité. Imperceptiblement. Elle regarda Callum et Sephy qui jouaient sur la grande pelouse. Son fils et la fille de sa patronne. Eux s'entendaient réellement bien. Aucune barrière ne se dressait entre les deux enfants. Du moins, pas encore.
C'était le début de l'été. Le ciel était clair et lumineux, sans un nuage. Chez les Hadley, en tout cas.
- Excusez moi, madame Hadley.
Sarah Pike, la secrétaire, s'était approchée. Elle avait des cheveux mi-longs, blond paille, et de timides yeux verts qui affichaient un étonnement permanent.
- Excusez-moi de vous déranger, mais votre mari vient juste d'arriver. Il est dans son bureau.
- Kamal est là ? s'étonna Mme Hadley. Merci Sarah.
Elle se tourna vers Meggie.
- Sa quatrième visite à la maison en trois mois ! C'est un honneur !
Meggie lui adressa un sourire de sympathie et ne fit aucun commentaire. Elle voulait à tout prix éviter de se mêler des innombrables querelles entre Kamal Hadley et sa femme. Mme Hadley se leva et se dirigea vers la maison.
- Sarah ...
Meggie parlait à voix basse.
- Comment était M. Hadley ? Plutôt de bonne humeur ?
Sarah secoua la tête.
- Non. Il a l'air sur le point d'exploser.
- Pourquoi ?
- Je n'en sais rien.
Meggie digéra la nouvelle en silence.
- Je ferais mieux de retourner travailler, soupira Sarah.
- Vous voulez boire quelque chose ? demanda Meggie en désignant le pichet de bière au gimgembre sur la table.
- Non merci. Je ne veux pas avoir de problème.
Sarah retourna vers la maison à grands pas, manifestement agitée.
De quoi avait-elle peur ? Meggie soupira. Malgré tous ses efforts, Sarah gardait ses distances. Meggie regarda de nouveau les enfants. La vie était si simple pour eux."

Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

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